Le contexte

En Mai 2022, Le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord et le Centre International d’Art Verrier (CIAV) de Meisenthal sont à l’initiative d’un appel à projet intitulé «  Le Pin Conquérant ». L’objectif de ce concours est la réalisation d’un objet emblématique du Parc Naturel des Vosges du Nord, à partir d’une essence de bois locale : le pin sylvestre. Cet appel s’inscrit dans le projet d’une Charte Forestière de Territoire dont l’objectif est de susciter un nouvel élan et de renforcer les liens autour de notre culture du bois et de la forêt, auprès des professionnels et des habitants du territoire, pour redonner un sens à la filière locale.

En Mai 2022, Le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord et le Centre International d’Art Verrier (CIAV) de Meisenthal sont à l’initiative d’un appel à projet intitulé «  Le Pin Conquérant ». L’objectif de ce concours est la réalisation d’un objet emblématique du Parc Naturel des Vosges du Nord, à partir d’une essence de bois locale : le pin sylvestre. Cet appel s’inscrit dans le projet d’une Charte Forestière de Territoire dont l’objectif est de susciter un nouvel élan et de renforcer les liens autour de notre culture du bois et de la forêt, auprès des professionnels et des habitants du territoire, pour redonner un sens à la filière locale.

Un métier

Manuel Petrazoller est sabotier. Il est installé à Philippsbourg, sur le territoire du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord, et a reçu son apprentissage du métier par son beau-père, alors sabotier à Soucht, village berceau du sabot, à quelques pas de Meisenthal. On y trouve aujourd’hui un joli petit musée, mais plus aucun artisan. Les sabots étaient à l’origine, les seules chaussures utilisées. Il y avait des sabots communs, pour tous les jours, et des sabots spécifiques à différents corps de métiers, les ouvriers des verreries portaient aussi des sabots en bois. Comme pour les savoir-faire verriers et comme pour beaucoup de métiers artisanaux, l’origine de leur présence sur un territoire provient des ressources offertes par ce dernier. À l’origine, les sabotiers vivaient et travaillaient au cœur de la forêt. Le métier de Sabotier est ainsi en lui même un symbole du territoire, et de son patrimoine forestier. 

Une problématique

 La problématique du sabotier en 2022, est de savoir comment, au-delà des quelques commandes de sabots annuelles, faire vivre un métier, un savoir-faire en répondant à des besoins de notre époque. Aujourd’hui, si on ne peut préserver ce métier, tel quel – car les sabots ont été remplacés par de nombreux modèles de souliers plus adaptés à nos modes de vies contemporains – comment préserver le reste ? C’est à dire l’histoire, le patrimoine, les gestes, l’outillage qui ont traversé les temps, et ce, au delà des vitrines d’un musée. Comment les sauvegarder, de manière dynamique et vivante ? Ainsi, ce n’est plus tant la question de l’objet qui compte, mais ce qu’il supporte. Ce sont les gens qui le fabriquent les gestes transmis, l’histoire d’un territoire qui vit à travers lui. 

Le pin & le nid

« En hiver, les sabotiers utilisaient les extrémités, plus fines, des troncs, pour tailler des nichoirs pour le printemps. » me raconte Manuel Petrazoller. 

En analysant d’une part, les propriétés de l’essence de bois qui nous intéresse, ainsi que les finitions permises par les outils de Manuel, nous avons orienté notre réflexion sur un objet qui ne nécessite pas de finitions parfaites en termes de surface. Un objet pour l’extérieur. Comme on glisse ses chaussettes dans des sabots en bois, pour traverser le jardin, notre objet vivra dehors. Le pin est une essence de bois qui est beaucoup utilisée pour la construction, les charpentes. Un bois pour l’habitat. Le pin, c’est du solide, et c’est une essence résistante à l’humidité. Ainsi notre objet permet l’utilisation d’un bois brut, sans peinture, ni traitement. 

La fabrication

Un des enjeux de notre travail est de rendre un objet conçu entre un designer et un artisan, accessible financièrement, afin qu’il ne soit pas l’exception mais la règle. Les étapes de la fabrication d’un sabot et les outils utilisés permettent un travail en petite série à des prix abordables. En effet, les tours et outils utilisés par Manuel Petrazoller datent de 1915. Ils lui permettent de copier aisément un modèle, par un système pantographe, et de pouvoir se concentrer sur des finitions à la main. Ses outils sont le juste milieu entre une production mécanique et manuelle, l’outil vient en soutien de l’homme, mais ne le remplace pas. En construisant notre proposition sur une valorisation de ces outils, et non sur une contrainte, nous avons imaginé un objet fabriqué en suivant les mêmes étapes que celles de la fabrication d’un sabot. Le résultat est un objet quasiment d’un tenant. Les outils du sabotier offrent et préfèrent des courbes rondes, évitent les angles et les arêtes.

Les oiseaux

Ce qui est important dans la création d’un nichoir, outre les éléments déjà évoqués, ce sont les détails techniques. Notre conception a suivi scrupuleusement les conseils de la LPO, afin de proposer l’habitat le plus confortable possible. Nous avons veillé à une bonne étanchéité de l’objet, une facilité d’ouverture pour le nettoyage, un système d’accroche simplifié, une taille adaptée. Un dernier point important est la taille du trou d’envol. En effet, cet élément assure à une espèce de ne pas se faire chasser ou attaquer par des espèces plus grandes, ou d’autres prédateurs. Ainsi, nous avons concentré notre proposition sur les mésanges, car elles donnent leur nom au village de Meisenthal (Vallée des Mésanges), et ont un rôle important dans la biodiversité. Elles limitent le développement des chenilles processionnaires du pin, dont l’aire de répartition migre petit à petit vers le nord. Ces nichoirs seront bien entendu en capacité d’accueillir d’autres espèces de petits oiseaux, d’insectes et d’animaux ! 

nid-mesange-bois-local-pin-artisanat

L’objet

« On coupe les arbres creux, on bouche les trous, on nettoie, on taille ce qui dépasse, alors les oiseaux ne trouvent plus d’endroits pour nicher. Pour suppléer cette disparition, disposer des nichoirs est une solution utile et efficace. »

Le nichoir est un site de reproduction pour les oiseaux. Ces derniers ont alors besoin de s’installer dans un endroit sûr : sans prédateurs, protégé des intempéries ou des fortes chaleurs, à l’ombre, avec des ressources de nourriture le plus proche possible du nichoir afin de nourrir leurs petits sans trop avoir à s’éloigner. Les passereaux (petits oiseaux) cavernicoles nourrissent leur petits avec des protéines. Ainsi il ne faut absolument plus nourrir les oiseaux avec graines et boules de graisse au printemps. Ces oiseaux doivent se nourrir et nourrir leur progéniture avec des insectes, riches en protéines. On peut installer son nichoir dès l’automne, ainsi les oiseaux pourront faire du repérage une première fois à cette saison en prévision de leur installation pour la ponte au printemps.

Où trouver notre Nid de pin ? 🪵🌲

La Boutique du Sabot – Saboterie Petrazoller
4 route de Bitche57230 PHILIPPSBOURG

La boutique du parc
Place du Château 67290 La Petite-Pierre
– 
La boutique du site verrier
Place Robert Schuman 57960 Meisenthal